Aujourd’hui, ma sœur et moi on avait prévu de se promener un peu, de profiter de cette belle après midi de printemps pour se ressourcer, bavarder autour d’un café, de visiter les plus anciens symboles de l’Angleterre qui nous paraissait tellement banale quand on habitait depuis longtemps dans cette ville. Londres était une ville incroyable, qui n’était jamais endormi. Toujours en train de vivre pleinement et là où l’on pouvait faire la fête quand bon nous semblait. Et de ce côté-là, on ne pouvait pas dire que j’étais la dernier à la faire. J’avais l’habitude depuis quelques années maintenant, dès que j’ai pu rentrer dans les boites de nuits branchées de la fabuleuse ville, d’y aller avec ma sœur Iris. Elle aussi, adoré faire la fête et c’était ça peut être qui nous avait réuni autant, si rapidement. Car au début, quand je l’ai rencontré, on ne peut pas dire que j’avais été aimable et gentille. J’avais eu de mal à prendre conscience que mon père pouvait avoir une autre femme dans sa vie que ma mère. Mais bon, finalement, cela m’avait permis aussi de briser ma carapace pour pouvoir revivre une vie normale car il faut avouer qu’après la mort de ma mère, j’avais été complètement perturbée, peinée. Et malgré tout, encore aujourd’hui, ma mère me manquait. Dès que j’avais un moment de libre, je déposais des fleurs sur sa tombe, et lui racontait mes petites anecdotes que j’avais vécu dans la semaine … je me confiais à elle en quelque sorte même que je ne recevais aucune réponse de sa part, cela apaisait la blessure que j’avais au fond de mon cœur.

Sortant de mon appartement après avoir manger, je pris un taxi pour rejoindre le centre de Londres où Iris et moi devons nous rejoindre. Payant le taxi, je sortis de la voiture pour partir en direction du Big ben où la vue était impressionnante. Quand on regardait d’en bas, la hauteur de ce monument, on se sentait tout petit. Voyant qu’Iris n’était pas encore là, je regardais ma montre et vit que j’étais un peu en avance à notre rendez vous. M’asseyant sur un banc non loin de là, j’attendais que ma sœur arrive.

Regardant autour de moi, je constatais que ma sœur n’était pas en avance ! J’espérais qu’elle n’avait pas oublié notre rendez vous. C’est vrai que nous étions souvent ensemble mais c’était bien la première fois de ma vie que je l’accompagnais pour l’aider sur son article sur l’histoire de Londres. Iris était rédactrice dans un grand journal et j’étais fière d’elle. Elle semblait adorer son métier et c’est pour dire, elle s’en donné les moyens pour réussir. Elle arrivait toujours à surprendre ses lecteurs avec ces articles qui étaient tout à fait intéressant, révélant de la curiosité, elle savait ce qu’elle faisait ! J’aimais lire ces articles, j’étais sa première fan. Donc je lui devais bien de venir avec elle au moins je verrais ce que c’est, de faire des recherches pour un article. Et puis, cela m’aiderait peut être dans la conception de ma thèse sur l’histoire de l’art du XIXème siècle par la même occasion même si Nohlan m’avait aidée dans les recherches lors de notre rencontre au Muséum. D’ailleurs, j’avais passé un agréable moment en sa compagnie. Cela m’avait permis de découvrir une autre facette de sa personnalité et de lui dévoiler quelques indices de mon côté inversement.

Mais pour l’instant, ce n’était pas le sujet de mes préoccupations. Heureusement que je savais qu’Iris était souvent en retard sinon je l’aurais déjà appelé pour lui demander ce qu’elle faisait et si elle n’avait pas oublié notre rendez vous. Répondant à quelques sms que j’avais reçue, je restais assise sur le banc, patientant sagement. Ne faisant pas attention à ce qu’il se passait autour de moi, j’entendis juste une voix venir de derrière moi qui me fit sursauter, faisant accélérer mon rythme cardiaque. Me retournant brusquement, je vis que c’était ma sœur adorée qui avait décidé de me faire peur. La prenant dans mes bras pour la saluer, je lui fis un bisou sur la joue avant de répondre d’un air amusé :

- « Toi et tes entrées fracassantes ! Tu m’impressionneras toujours ! »

Ne perdant pas mon sourire, je repris « Comment vas-tu ? Prête pour faire des recherches pour ton article ? ». Attendant sa réponse, je rangeais mon portable dans mon sac à main.